Les Assises de l’AFIGESE 2021

Dire que nos vies et nos métiers ont été bouleversés en quelques mois relève du doux euphémisme. Les répercussions de la pandémie sur le secteur public local sont inédites : accompagnement des publics fragilisés par la crise économique, apparition d’une équation budgétaire apparemment insoluble, nouveaux questionnements en tant qu’employeur sur l’organisation du travail…

Dans ce contexte, nos collectivités ont déjà démontré leur capacité à s’adapter à court terme, au prix d’un investissement remarquable des agents et d’efforts budgétaires conséquents. Mais la soutenabilité de ce double effort, humain et financier, est éphémère. Et ce sont de nouvelles solutions qui doivent être aujourd’hui imaginées, testées, partagées.

Faut-il davantage chercher l’argent public chez le contribuable local, le contribuable national ou chez l’usager ? Que peut-on raisonnablement demander aux nouvelles organisations du travail qui ont émergé, et notamment à un télétravail qui marche à peine mais veut des bottes de sept lieues ? Quelles solutions les systèmes d’information et la société du numérique peuvent-ils apporter aux nouvelles exigences de nos citoyens en matière de service public (participation à la décision, culture de l’immédiateté, besoin de singularité…) ? Comment maintenir en vie des écosystèmes historiques entre collectivité et partenaires, dans l’urgence comme dans le temps long ? Dans quel cadre rénové doit-on penser une meilleure action publique locale, au regard de ce que la crise a révélé de la santé du couple Etat-collectivités ?

Ces questions qui nous assaillent sont d’autant plus complexes à traiter qu’elles doivent l’être dans deux temporalités bien distinctes et en tension : le pendant et l’après-Covid, la gestion de crise et la résilience. Il faut tout à la fois panser et survivre aujourd’hui, et penser notre vivre de demain. En espérant que les remèdes du présent ne soient pas trop souvent les poisons du futur : le « on tient jusqu’à demain, après on verra bien » a ses limites que les garants d’un intérêt général atemporel ne peuvent sans cesse repousser…
 
Ces 25^e Assises seront donc l’occasion de présenter ces solutions mises en œuvre aujourd’hui et pensées pour demain, et de les mettre au débat.
 
Françoise FLEURANT-ANGBA, Présidente de l’AFIGESE